L'ouvrage de Louise Pépin – La caractérologie et ses applications à la pédagogie et à l’orientation professionnelle –
Editions universitaires, nous donne de riches exemples sur les applications de la caractérologie. Voici une synthèse du chapître consacré aux dangers d’une orientation professionnelle
manquée. Au moment où les managers sont invités à accompagner les parcours professionnels de leurs collaborateurs dans le cadre des entretiens professionnels, ces quelques lignes peuvent les
éclairer.
1 / L’ennui
La personne qui s’ennuie trouve le travail monotone, trouve qu’il n’y a plus rien à accomplir. Le travail laisse un vide par des aptitudes inutilisées. Les routines quotidiennes nécessaires à la
bonne exécution sont acquises. La personne perçoit soit un manque d’action, soit un manque de renouvellement sur le plan psychologique.
Les perspectives professionnelles doivent se recomposer pour fixer de nouveaux buts. La stimulation vers une action est un moyen d’une reprise volontaire.
2 / L’angoisse
L’angoisse peut se manifester dans une orientation manquée, si les circonstances et contraintes rencontrées dans la fonction vont à l’encontre du caractère, et en particulier, si ce décalage
conduit à des échecs dont la personne à conscience. Le conflit entre ce que l’on est et ce que l’on voudrait être, entre les possibilités et les aspirations profondes est source de cette
angoisse. Chaque fois qu’une tendance maîtresse du caractère est contrariée, l’angoisse reparaît.
Il peut être bénéfique d’identifier les incompatibilités entre la fonction et les composantes de certains caractères. Certaines personnalités vont avoir une capacité d’adaptation et d’intégration
plus forte.
3 / Le ressentiment
Ceci peut se présenter avec certains caractères qui éprouvent un regret de ne pas avoir pu progresser plus professionnellement. Pour eux, les « jeux ont été faits » trop tôt et définitivement,
non de leur fait, mais par le jeux des institutions qui imposent des conditions d’âge, de diplômes, de parcours professionnel, de stages qui ne peuvent que difficilement se compenser à l’âge
adulte. Ils peuvent rechercher à se réaliser sur un plan différent, plutôt dans l’ordre d’une compensation sociale (action politique, action sociale, militantisme…).
4 / La compensation par le « violon d’Ingres »
La personne n’a pas réalisé l’accord entre sa vocation et sa destinée. Il pense qu’il est trop tard pour changer d’orientation. Il s’acquitte passablement de son métier et recherche
l’accomplissement dans sa vie personnelle : report de l’ambition sur les enfants, cultive une passion (littérature, histoire, association culturelle, sportive…).
5 / L’illusion professionnelle
Il s’agit de l’idée que l’on se fait d’un métier avant de l’avoir exercé effectivement. Le risque est dans la crise de désillusion douloureuse qui se produit aux premiers temps de l’exercice du
métier. On arrive à un dégoût de la profession.
Ceci est accentué lorsque l’information professionnelle n’a fait que présenter les aspects bénéfiques, gratifiants et faciles, ou que la personne n’a réalisé une cristallisation à partir d’un
seul aspect du métier (illusion déformante).
Il faut avertir des avantages réels et des inconvénients réels du métier, de la fonction. Le plus sûr est de mettre en contact avec la pratique professionnelle sur le terrain (stage). Il faut
également faciliter les débuts et les succès dans le poste.
Dans tous les cas, une connaissance fine du caractère de la personne est un atoût pour la conseiller dans son orientation.